Sphingidés

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Portrait du sphinx-tête-de-mort

Les sphingidés regroupent 1‘500 espèces connues à travers le monde dont 21 espèces sont présentes en Suisse. Bien qu’ils appartiennent au groupe des papillons de nuit, certains sont actifs en journée, comme le moro-sphinx. Ces papillons de moyenne à grande taille ont un corps massif fusiforme et des ailes généralement étroites et effilées. Au repos, les ailes sont repliées le long du corps formant un delta caractéristique. Leur morphologie leur permet de voler vite (jusqu’à 55 km/h pour certaines espèces !) et de parcourir de très grandes distances. Ainsi, certaines espèces migratrices ne sont pas résidentes chez nous, comme par exemple l’emblématique sphinx à tête-de-mort ou le sphinx du liseron. Ces espèces venant d’Afrique remontent l’Europe en génération successives. Les chenilles nées en Suisse ne survivent en général pas l’hiver chez nous.

Presque toutes les espèces de sphingidés se nourrissent du nectar des fleurs (rôle de pollinisateur!) qu’elles butinent avec leur longues trompes (spiritrompe), en vol stationnaire grâce aux battements très rapides de leurs ailes. Les autres ne se nourrissent pas du tout au stade adulte et vivent sur leur réserves le temps de se reproduire.

Biologie des chenilles
Après l’accouplement, les œufs sont pondus individuellement sur les feuilles des plantes-hôte. Les chenilles possèdent de minuscules soies peu nombreuses et sont d’aspect rugueux et granuleux. Elles mangent des feuilles d’arbres, d’arbustes et de plantes basses. Selon l’espèce, les chenilles sont plus ou moins sélectives en ce qui concerne leurs plantes-hôte. Par exemple, la chenille du sphinx du liseron consomme principalement des feuilles de liserons alors que celle du petit sphinx de la vigne peut se nourrir de gaillets, d’épilobes, de salicaires ou de vigne. Chez les espèces spécialisées, les plantes-hôtes de prédilection ont souvent donné leur nom à l’espèce.

Les chenilles des sphinx ont la particularité d’avoir une corne (scolus) sur le 8ème segment abdominal ; cette corne est toutefois réduite, voire inexistante, chez beaucoup d’espèces de la sous-famille des Macroglossinés. Cet appendice inoffensif sert à effrayer les prédateurs. En cas d’attaque, les chenilles rétractent leurs segments thoraciques, rentrent leur tête, soulèvent le devant de leur corps et le balancent brusquement d’un côté à l’autre, en position de défense. Ainsi, elles semblent plus grandes et menaçantes au prédateur. Certaines espèces relèvent également la partie antérieure de leur corps en position de repos, cette position rappelle celle des sphinx de l’Égypte ancienne ou de Grèce, ce qui a donné son nom à la famille des sphingidés.

La plupart des espèces se nymphosent dans le sol, parfois en surface parfois en profondeur, et passent l’hiver sous forme de chrysalide. Le sphinx du troène pratique cette diapause nymphale, selon les conditions, la chrysalide peut même passer deux ou trois hivers à 20-30 cm sous terre avant l’émergence de l’imago.

Sphinx de jour, sphinx de nuit

Les adultes sont observables d’avril à octobre en fonction des espèces quand ils butinent des plantes nectarifères (pour les espèces qui se nourrissent au stade adulte). Ils sont actifs le jour, la nuit ou les deux. À titre d’exemple, le sphinx gazé et le moro-sphinx volent uniquement le jour et le sphinx du liseron à partir du crépuscule. Le plus facile à observer est sans nulle doute le petit moro-sphinx qui butine de jour les massifs de fleurs dans nos jardins entre les mois de juin et jusqu’en octobre. On peut découvrir un sphinx, posé sur un tronc ou dans la végétation durant une promenade, mais les colorations souvent cryptiques de leurs ailes antérieures rendent l’opération difficile... Ils sont posés parfois près des éclairages publics, où ils ont été attirés par la lumière, pendant la nuit.

Les sphinx occupent des milieux variés comme les prairies, les haies, les jardins, les talus ou encore les clairières fleuries. Vous pouvez trouver les chenilles sur les plantes hôtes (voir ci-dessus), généralement sur la face inférieure des feuilles. Leur taille et la corne que la plupart des espèces possède les rendent facilement identifiables. On trouve parfois des chenilles au sol sous des allées d’arbres dans les villes.

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